Hausse du prix minimum des courses VTC : qu’en est-il chez Allocab ?

Publié par Juliette d'Allocab le Mardi 8 novembre 2022

Depuis quelques jours, de nombreux médias tels que le Figaro, RTL, BFM ou encore le Parisien relaient l’information : face à l’inflation ou à la hausse du prix des carburants, entre autres, les chauffeurs VTC prennent la parole et réclament une revalorisation du prix minimum de la course. Actuellement, des représentants et syndicats de chauffeurs VTC sont en discussion avec les plateformes pour demander à ce que le prix minimum de la course soit revu à la hausse.

Organisée par l’Autorité des Relations sociales des Plateformes d’Emplois (ARPE), cette initiative de dialogue social est la volonté du gouvernement. Des échanges ont ainsi débutés le 18 octobre entre plusieurs plateformes VTC et les représentants des chauffeurs, dont notamment l’Association des VTC de France (AVF), premier syndicat représentatif des chauffeurs VTC.

"C’est nous qui subissons les augmentations de coûts. Pour pouvoir maintenir notre rentabilité, il faut augmenter le prix des courses" - Association des VTC de France

Situation actuelle du secteur VTC

Aujourd’hui le montant minimum d’une course en VTC varie entre 6€ et 10€ selon les plateformes. Chez Uber, par exemple, le prix minimum d’une course est fixé à 8€, prix auquel il faut souvent retirer la commission retenue par les plateformes et les charges des chauffeurs.

Le vice-président de l’AVF, Yassine Bensaci, rappelle qu’à leurs débuts, les VTC en tant que service premium et haut-de-gamme étaient bien plus chers qu’aujourd’hui. Ce serait les plateformes qui auraient travesti l’activité des chauffeurs VTC en rendant les courses moins chères qu’en taxi. À titre indicatif, le prix minimum d’une course en taxi est de 7,30€.

Chez Allocab, nous voulons permettre aux chauffeurs VTC de pouvoir exercer et vivre décemment de leur activité. Ainsi, le prix minimum d’une course sur notre plateforme est fixé autour de 10€.

Si la question de la rentabilité des chauffeurs VTC se trouve au coeur des négociations à l’initiative du gouvernement, la question des conditions de travail et des garanties sociales est aussi de mise. Aujourd’hui, les chauffeurs VTC ne sont pas ou très peu couverts en cas d’accidents ou de maladies.

Il est important que respecter le statut de travailleur indépendant des chauffeurs, qui est une volonté pour 85 à 90% d’entre eux, selon l’Association des VTC de France. C’est pourquoi chez Allocab, nous n’obligeons pas les chauffeurs à se couvrir, mais nous les encourageons à souscrire à un dispositif de sécurité sociale lorsqu’ils rejoignent notre réseau partenaires.

Hausse du prix minimum des courses VTC : quelles revendications ?

Lors des échanges engagés avec les plateformes, les représentants des chauffeurs VTC ont exprimés plusieurs revendications, et notamment :

  • L’instauration d’un prix minimum pour les courses VTC. “On vise 10€ nets” a déclaré Yassine Bensaci, le vice-président de l’AVF. Cela implique donc un prix minimum de la course fixé à 10€ après prélèvement des commissions et de la TVA, à condition, a-t-il prévenu, que les plateformes ne cherchent pas à réduire le prix au kilomètre et à la minute en contrepartie.
  • Certains syndicats vont jusqu’à réclamer une augmentation plus importante encore : selon Arnaud Desmettre, secrétaire général de l’AVF, le montant minimum doit être porté à 15€ bruts.
  • L’instauration d’un taux horaire minimum, qui serait révisable tous les ans pour tenir compte de l’inflation. Cela permettrait de mieux tenir compte du temps passé et de la distance parcourue pour aller chercher les clients. En effet, un autre problème soulevé pendant ces échanges est le “temps d’approche”, durée pendant laquelle le chauffeur se déplace pour aller chercher son client, et déplacement pour lequel il n’est pas rémunéré.

Chez Allocab, nous avons conscience que ce facteur est important à prendre en compte, c’est pourquoi nous considérons le déplacement du chauffeur dans son ensemble, et pas seulement la distance de la course.

"En effet, sur les petits trajets la problématique n’est pas tellement liée au prix par kilomètre mais la durée d’approche vers le lieu de prise en charge qui est souvent plus longue que la course en elle-même. Penser de manière globale la course nous conduit naturellement à un prix minimum autour de 10 euros." Nicolas Barthez, directeur des opérations, Allocab.

Comment trouver le bon équilibre entre rentabilité pour les chauffeurs VTC et attractivité pour les clients ?

"Le VTC a permis d’enrichir l’offre de transport privé en France et de faire progresser la qualité de service globale du secteur grâce au jeu de la concurrence entre taxi et VTC." Yanis Kiansky, président d’Allocab

Si de nombreux acteurs concernés se montrent ouverts à la discussion et favorables à de nouvelles mesures, ils relèvent cependant quelques points de vigilance : Selon le Ministre des Transports, Clément Beaune, une augmentation trop forte des tarifs des courses des VTC ne serait pas dans l'intérêt du secteur : «Protéger les chauffeurs, c'est très bien, mais s'il n'y a plus personne pour payer les courses, ils n'auront plus de revenus»

On retrouve les mêmes réflexions chez les représentants d’Uber : « Nous devons trouver le tarif le plus juste possible pour améliorer les revenus des travailleurs indépendants et rester attractifs” et de Heetch : “Mais si nous augmentons trop, nous nous retrouverons dans un contexte où nous ne serions plus compétitifs par rapport aux taxis”.

Chez Allocab, faire de l’activité VTC une activité rentable est au coeur de nos priorités :

"Certaines plateformes proposent maintenant des courses en VTC au même prix qu’une trottinette. Ce n’est pas sérieux et nous comprenons que cela ne plaise pas aux chauffeurs. Allocab a fait le choix d’un positionnement premium et nous travaillons main dans la main avec les chauffeurs sur le prix dans les 3000 villes dans lesquelles nous sommes implantés en France." Yanis Kiansky, président d’Allocab