Enjeux et décisions : que retenir de la COP27 ?

Publié par Juliette d'Allocab le Vendredi 18 novembre 2022

La conférence de Sharm El-Sheikh, appelée communément COP27, s’est déroulée cette année du 6 au 18 novembre 2022 en Égypte. Chaque année, l’objectif de cette conférence est discuter des moyens à déployer pour lutter contre le réchauffement climatique et vérifier leur mise en œuvre.

Il s’agit d’un évènement majeur du calendrier climatique de 2022, puisqu’il a lieu entre la COP26 de Glasgow qui a permit de finaliser les règles des Accords de Paris sur le climat, et la COP28 de Dubaï dont l’objectif sera de tirer un premier bilan de l’action climatique mondiale.

Qu’est-ce que la COP et depuis quand existe-t-elle ?

La COP (Conference Of the Parties), ou Conférences des Parties, est une conférence internationale à l’initiative de l’ONU. Ce rendez-vous annuel réunit tous les États membres, soit 198 pays à date, pour fixer les objectifs climatiques mondiaux et prendre les dispositions nécessaires à leur atteinte.

À l’origine, les Sommets de la Terre de Stockholm et Rio

C’est en 1972 que se sont levées les premières inquiétudes pour la planète. Ces préoccupations donnèrent lieu à la mise en place d’un Sommet de la Terre à Stockholm, la Suède étant l’un des pays précurseurs dans la mise en place d’un programme politique de développement durable. Par ailleurs, la Suède est encore aujourd’hui considéré comme étant l’un des pays les plus “verts” d’après le [Global Green Economy Index](https://dualcitizeninc.com/) (GGEI).

conférence-stoclholm-1972.jpeg Premier Sommet de la Terre, Stockholm, 1972. Source : Sciences et Avenir

Le second Sommet de la Terre eut lieu en 1972 à Nairobi au Kenya, mais il aura fallut attendre une décennie de plus pour commencer à voir bouger les lignes à l’occasion du Sommet de la Terre à Rio, en 1982. Ce troisième Sommet fut appelé conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement et trois textes y furent rédigés sur la biodiversité, sur la désertification et sur les changements climatiques : la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) est officiellement née. conférence-rio-1992.jpeg Troisième Sommet de la Terre, Rio, 1992. Point de départ de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC)

La naissance de la Conférence des Parties

En 1990, le premier rapport du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) met en évidence la responsabilité humaine dans le dérèglement climatique. Ce rapport fut le point de départ pour bâtir les fondements de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) après son lancement lors du troisième Sommet de la Terre de Rio. Sa mise en vigueur eut lieu quelques années plus tard. En effet, il faut compter plusieurs années pour faire adhérer des états membres à un traité.

C’est donc en 1995 qu’eut lieu à Berlin la première Conférence des Parties (COP), autrement dit, la réunion annuelle de chaque État signataire de la CCNUCC. Aujourd’hui encore, cette convention en est le plus haut organe d’autorité et se réunit chaque année. À chaque réunion annuelle, un état des lieux est réalisé sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre et sur les nouveaux accords environnementaux qui pourraient être adoptés.

Parmi les évolutions majeures des COP : les Accords de Paris pour le Climat

Les attentes de la COP21 (Paris, 2015) étaient très fortes. Ce rendez-vous annuel a abouti à une signature historique : celle des Accords de Paris pour le climat selon lesquels les États membres feront tout leur possible pour maintenir le réchauffement climatique sous la barre des +2°C, voire le limiter à +1,5°C. À ce jour, cet accord à été ratifié par 194 États membres.

Tous les États membres se sont ainsi engagés à réduire leurs émissions de gaz a effet de serre en se fixant des objectifs de limitation en fonction de leurs capacités. Leurs progrès dans la baisse des émissions GES sont publiés annuellement et sont accessibles à tous sur le site des Nations Unies.

signature-accords-paris-climat-cop21-2015.jpeg Signature des Accords de Paris pour le climat, COP21, Paris, 2015. Source : https://blog.zef.de/?p=625

Bilan de la COP27

La COP27 s’est déroulée dans un contexte géopolitique tendu. En effet, la guerre en Ukraine continue de menacer l’approvisionnement en énergies et la sécurité alimentaire, les catastrophes climatiques qui se succèdent comme les vagues de chaleurs et les incendies en Europe cet été, la canicule la plus extrême en Inde, de terribles inondations au Pakistan ou encore l’ouragan Ian aux États-Unis.

L’année dernière, les enjeux de la COP26 étaient focalisés autour de la réduction des gaz à effet de serre et devaient favoriser la véritable mise en oeuvre des Accords de Paris de 2015 en incitant les États membres à rehausser leurs ambitions climatiques. En effet, depuis les Accords de Paris, les efforts déployés par les États membres se trouvent trop insuffisants et fixent la trajectoire de limitation à +3,5°C d’ici 2100 au lieu de 1,5°C d’ici à 2050.

Cette année, les enjeux se sont alors portés vers l’adaptation aux changements et la justice climatique.

cop27-egypte-2022.jpeg COP27, Sharm El-Sheikh, Égypte, 2022. Crédit : Joseph Eid, AFP

Les 4 enjeux majeurs de la COP27

La réduction des émissions de gaz à effets de serre

Le dernier rapport du GIEC dresse un tableau alarmant. Le Pacte de Glasgow, adopté lors de la dernière COP26 avait déjà exhorté tous les pays dont les objectifs climatiques s’étaient révélés être insuffisants à présenter de nouvelles ambitions climatiques cohérentes d’ici fin 2022. En ce sens, la COP27 a pour objectif d’établir un programme de travail sur une importante atténuation et une ambition climatique plus prometteuse de la part des pays les plus émetteurs.

L’adaptation aux changements climatiques

D’après le dernier rapport de l’ONU, d’ici 2030, 160 à 340 milliards de dollars par an seront nécessaires pour s’adapter au changement climatique. L’objectif mondial d’adaptation (Global Goal on Adaptation, GGA) est l’une des plus grandes priorité de la COP27. Cet objectif vise à renforcer les capacité d’adaptation, la résilience, et réduire la vulnérabilité.

Les engagements budgétaires des pays riches

Cette année, la justice climatique se trouvait au coeur des débats. En effet, ce sont les pays les plus pauvres qui subissent le pire des conséquences des changements climatiques alors que les pays du GR20 sont responsables de 80% des émissions GES à l’origine de ces changements.

Le financement des pertes et préjudices

Certaines conséquences du réchauffement climatique sont irréversibles. Les pays les plus vulnérables portent ainsi de fortes attentes sur ces discussions : ils souhaitent que les pertes et les préjudices liés aux catastrophes naturelles soient compensés par des financements spécifiques.

Quelles décisions ont été prises lors de la COP27 ?

Sur les risques climatiques

Un bouclier contre les risques climatiques a été lancé conjointement par le G7 et le V20 (club des pays vulnérables et les plus pauvres de la planète). La France annonce contribuer à hauteur de 20M€ par an aux côtés d’autres membres de l’Union Européenne.

Sur le Fonds d’adaptation

Plusieurs pays dont la France prévoient également une contribution financière au Fonds d’adaptation qui fut lancé en 2017 pour aider les pays en développement victimes des conséquences du réchauffement climatique.

Sur les réserves vitales de carbone et de biodiversité

Plusieurs dirigeants ont annoncés vouloir lancer un partenariat pour la conservation positive (Positive Conservation Partnership, PCP) des forêts anciennes, des tourbières ou encore des mangroves.

Sur les fonds marins

La France soutiendra l’interdiction d’exploitation des grands fonds marins et prévoit de porter cette position à l’égard des enceintes internationales.

Sur les énergies fossiles

En guise de soutien financier et technique, la France a rappelé qu’elle investira à hauteur d’un milliard d’euros pour soutenir l’Afrique du Sud dans la sortie du charbon.

Que retenir de la COP27 ?

À l’ouverture de la COP27 le 7 novembre 2022, le secrétaire général de l’ONU a appelé les États membres à conclure un pacte historique, entre les pays riches et les pays en développement.

L’humanité a le choix : coopérer ou périr. Il s’agit soit d’un pacte de solidarité climatique, soit d’un pacte de suicide collectif - Antonio Guterres

antonio-guterres-cop27-egypte.webp Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies, à la COP27 de Sharm El-Sheikh en Égypte

Le pacte proposé mènerait tous les payés à accentuer leurs efforts pour réduire leurs émissions GES, et les pays riches ainsi que les institutions financières internationales s’engageront à fournir une assistance aux pays en développement. Par ailleurs, une autre condition du pacte viserait à mettre un terme à la dépendance aux combustibles fossiles, à la construction des centrales à charbon et à fournir une énergie durable à tous.

Nous devons avoir une tolérance zéro pour le greenwashing « net zéro » - Antonio Guterres

Le secrétaire général de l’ONU a annoncé une tolérance 0 au greenwashing, les engagements “net zéro” ou “carbone neutre” de nombreux acteurs non étatiques laissant à désirer. En effet, personne ne peut prétendre être neutre en carbone tout en continuant à investir dans des activités destructrices et non-respectueuses de l’environnement.

Les thématiques abordées tout au long de la semaine de la COP27 sont nombreuses. Pour revenir sur les principales d’entre elles :

  • La justice climatique à travers la question des pertes et préjudices, dont la notion n’est toujours pas complètement définie et qui est encore très sensible. Des jeunes manifestants étaient présents pour témoigner leur colère.

    Nos pays ne peuvent pas se développer en raison des coûts de la crise climatique (…) On nous vole notre avenir ! C’est une injustice ! - Militant Africain

cop27-climat-pertes-prejudices.jpeg Jeunes manifestants devant la conférence pour le climat 2022, COP27, Sharm El-Sheikh, Égypte. Source : REUTERS/Mohammed Salem

  • L’arrêt de l’investissement dans les énergies fossiles a été demandé aux états par Antonio Guterres ;
  • Un système de meilleure gestion des ressources a été approuvé par l’ONU : ce nouveau dispositif devra aider les pays à mieux utiliser leurs ressources naturelles ;
  • L’accélération de la décarbonation, grâce au Breakthrough Agenda, un plan d’action sur 12 mois pour accélérer la décarbonation de cinq secteurs majeurs ;
  • Le soutien de petits producteurs car une étude réalisée sur 20 ans par le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) a démontré que de petits producteurs et des populations rurales ont pu séquestrer plus de carbone et réduire plus d’émissions (GES) qu’ils n’en ont émis.

En réponse à tous ces enjeux, Allocab met tout en oeuvre pour contribuer, à son niveau, à la réduction des émissions GES du secteur du transport. Depuis plusieurs années, nous nous attachons à développer une démarche environnementale sincère et transparente. Nous mesurons nos émissions de CO2 tous les ans sur tous nos scopes d’émissions et développons une gamme Allocab Green. En effet, les trajets réalisés représentent 99,3% de notre bilan carbone en 2021. À date, presque 50% de nos trajets sont effectués en véhicules à faibles émissions. Nous visons 100% de trajets réalisés en véhicules électriques d’ici 2025.

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