Les transports post-confinement : quelle réalité ?

Publié par Romain d'Allocab le Vendredi 29 mai 2020

Que vous soyez par nature un grand optimiste ou hypocondriaque au dernier degré vous vous êtes sûrement déjà demandé quels étaient les risques à reprendre vos habitudes de transport.

Usager régulier du métro, adepte des VTC ou cycliste invétéré cet article se propose de répondre à de nombreuses questions qui subsistent alors que le déconfinement est en marche (pour voir notre analyse en intégralité : Livre blanc – Déconfinement et transports en commun).

Comment cette épidémie a-t-elle changé nos modes de déplacement et que faut-il savoir à l’heure du retour à la normale ?

Un peu de contexte : la période pré-confinement

Quel était l’état de nos réseaux de transports avant cette crise ? D’après une enquête réalisée auprès des utilisateurs Allocab, la plupart des usagers envisageaient de changer la fréquence de leurs trajets, et ce dès l’apparition de l’épidémie. De manière générale on constate que les transports collectifs (bus, covoiturages, …) ont été désertés au début de l’épidémie au profit de moyens individuels (dont les VTC, les véhicules personnels, …).

Pendant le confinement

Avec l’arrivée du confinement les mobilités ont cependant été complètement chamboulées :

  • Service minimum sur tous les réseaux de transport en commun
  • 80% de baisse d’activité pour les Taxis/VTC
  • Retour aux véhicules individuels, aux vélos, à la marche à pieds… On pourra toutefois noter une bonne nouvelle : la baisse significative des émissions de gaz polluants dus aux transports et aux activités industrielles.

Puis est arrivé le déconfinement. Dans ce contexte sanitaire et économique très particulier le secteur des mobilités a un rôle clé à jouer, en premier lieu les transports en commun qui ont habituellement la préférence des usagers.

Déconfinement et transports en commun

Est-il réellement dangereux de prendre le métro ? Que penser des mesures de distanciation censées nous protéger ?

L’avis des scientifiques

Dans une interview chez Quotidien, le docteur Kierzek pointe du doigt le rôle des transports en commun :

C’est une maladie des transports en commun, des métros, de la densité urbaine.

De même certains scientifiques du National Center for Biotechnology Information nomment clairement les transports comme des catalyseurs de la propagation des virus :

Les environnements restreints constituent des […] lieux de propagation pour un grand nombre d’agents pathogènes.

De la méfiance dans les transports en commun ?

Certains chauffeurs s’alarment : on parle de “stock de masques défectueux”, de “manque d’équipement [de protection]”. D’autres vont plus loin :

Si on devait respecter les consignes, on ne devrait pas rouler.

Certains passagers livrent eux aussi leur crainte : “Ça m’angoisse parce qu’il n’y a pas de mesures de sécurité”.

Il faudrait deux fois plus de rames pour respecter la distanciation sociale.

Des propos corroborés par des photos de bus et de rames de métro bondés parues ces dernières semaines.

Malgré les consignes, la distanciation sociale semble donc être un problème majeur dans les transports urbains.

Modélisation de la distanciation sociale

Le gouvernement recommande de respecter 1 mètre de distance dans les transports : soit une surface de 4m² par personne.

En ne modélisant plus cette zone de sécurité comme un carré mais comme un hexagone, nous avons conclu que la taille de la zone de sécurité pouvait être abaissé : la figure ci contre montre une répartition optimisée des usagers selon ce modèle.

Après plusieurs modélisations nous sommes descendus en dessous des 3m² par personne (avec toujours 1 mètre de distance de sécurité).

Malgré les légitimes préoccupations sanitaires des usagers, le déconfinement a-t-il provoqué un retour à la normale des habitudes de transport ?

Résultats de l’étude : déconfinement & mobilité

Nous avons cherché à connaître les intentions de nos usagers pour le déconfinement, voici quelques résultats :

  • Une proportion grandissante des sondés va continuer de modifier ses habitudes en déconfinement
  • Une vaste majorité se sent néanmoins vulnérable dans les transports en commun

En conséquence on observe :

  • Une très nette baisse de la fréquentation des transports en commun (-70%).
  • Des VTC/Taxis en hausse de leur activité (+45%) Même en déconfinement il est primordial pour la sécurité de tous que les règles de sécurité sanitaire continuent d’être respectées, surtout dans les VTC qui se doivent de représenter une alternative plus sûre aux transports en commun.

Quelles consignes pour les VTC ?

  • Tous nos chauffeurs et nos utilisateurs sont sensibilisés aux bonnes pratiques de non-propagation du virus (port du masque, désinfection au gel hydroalcoolique, etc …)
  • Un seul passager par course, qui monte à l’arrière et peut être refusé s’il présente des symptômes
  • Véhicule nettoyé entre chaque passager et aéré
  • La plupart des voitures sont équipées de plexiglas séparant l’habitacle
  • Aucun contact physique entre le client et le chauffeur
  • Laver vos mains avant et après le transport, et plus généralement toutes les heures
  • Tout chauffeur ou passager présentant des symptômes voit son activité suspendue

Conclusion

Les transports ont globalement décliné pendant le confinement, l’enjeu de cette période est de pouvoir recommencer à voyager en toute sécurité.

En effet les transports en commun semblent jouer le rôle de catalyseur pour ce virus. Plusieurs autres solutions de mobilités comme le VTC et les cyclables semblent plus à même d’offrir des garanties sanitaires.

Beaucoup des changements auxquels nous avons dû consentir vont sans aucun doute devenir durables. Dans le cas des mobilités, une remise en question de nos habitudes semble plus que jamais nécessaire.